Un ciel orageux grondait au-dessus du champ de bataille, les éclairs et les nuages noirs semblant vouloir faire écho a l'ampleur du carnage qui s'y était il y a peu déroulé.
Un sage a dit un jour : "Je ne suis ni blanc ni noir, je suis un elfe...". Il devait être écrit que cet homme ne vivrait pas longtemps, car ses paroles sombrerent bien vite dans l'oubli - a moins que certains ne veuillent pas s'en rappeler...
Que peut-on observer sur un champ de bataille? des coprs... des tonnes de corps, mouvants ou non, morts ou vivants et blessés - car quoiqu'on en dise, une bataille vous blesse toujours, ne fut-ce que l'ame - une tonne de corps éparpillés, écrasés, empalés, criant, rampant, se trainant...
Près de la rivière, un elfe a la peau claire trempe ses mains - tachées de sang - dans l'onde. Puis il retire sa cape, et avec un peu d'eau nettoye son armure, retirée pour la besogne. Celle-ci lavée, il passe aussi le tissu humide sur ses propres plaies qu'elle dissimulait.
L'orage éclate et une fine pluie vient laver le carnage...
Une fois remis sur pied et légerement débarassé du sang et de la crasse, l'elfe quitte l'endroit pour se diriger vers un grand arbre, un peu a l'écart du champ, tandis que ses frères l'attendent plus loin, fêtant la victoire en ce jour glorieux. Là se trouve un petit monticule et une pierre tombale. Il s'y agenouille et médite un long instant sur la vie et les exploits du héros de la nation elfique qui y est enterré.
Vaina se releve doucement, pensif. Alors qu'il s'en retourne vers ses compagnons en marchant doucement, la pluie qui coule sur ces joues lui offrant des larmes imaginaires, il se retourne une derniere fois avant de partir - pour l'Est -pour suivre sa destiné et chané l'ordre du monde...